dimanche 17 avril 2016

Terreur à Bordeaux ou recette d'un livre bourratif !

Auteur : François FUENTES
Edition : Autoédité
Pages : 570
Synopsis :
Salut, commissaire Montaigne, chef de la Criminelle de Bordeaux ! Vous ne me connaissez pas. Pas encore. Mais - je vous préviens - vous allez APPRENDRE à me connaître... Car, voyez-vous, j'ai l'intention d'assassiner 7 personnes à Bordeaux, tous des VIP de la plus haute volée, dans la quinzaine qui vient : un tous les deux jours. Ne me demandez pas mes raisons : c'est à VOUS de les découvrir... C'est votre métier. Après tout, vous êtes payé pour cela... Bien à vous, S.K.B. (Serial Killer Bordelais)

Prenez un guide de Bordeaux - ou plutôt de quelques monuments - et saupoudrez d'une pincée d'enquête policière. Ajouter à cela un guide Michelin et un guide des vins du Médoc. Agrémentez de beaucoup de descriptions finement émincées et passez le tout au mixeur. Voici la recette de Terreur à Bordeaux. 

Imaginez, vous habitez à Bordeaux et en allant faire vos courses, vous tombez sur l'étal d'un charmant Monsieur qui vend quelques livres. Le titre vous accroche. Vous discutez un peu avec l'écrivain et ce que vous entendez du livre vous donne envie de le lire. Vous avez même hâte ! Bordeaux est une ville magnifique et, il faut être honnête, peu d'écrivains posent les bases de leur intrigue aux Quinconces ou rue Sainte-Catherine. De ce que vous comprenez, ce polar est une quête à travers les rues de Bordeaux à la poursuite d'un serial killer qui sème la terreur. Appétissant ! Et donc le soir même, bien calé dans votre lit sous les couvertures, vous ouvrez le livre et commencez à lire. 

Dix pages... Vingt Pages... Ce n'est qu'à la soixante-quinzième page que le premier élément perturbateur vient mettre son grain de sel. Oui, je parle bien du premier meurtre. Soixante-quinze pages d'errances culinaires dans des restaurants bordelais et de descriptions fades. Rien de comparable avec le talent descriptif de Murakami, duquel on en mangerait sans faim. Au final, je ne m'attarderai pas sur l'intrigue qui est très courte et peu savoureuse, bien que la solution de l'enquête est quelque peu étonnante car les indices égrainés au fil des pages ne mènent en aucun cas dans cette direction. 

Cependant, je tiens à souligner le manque d'originalité dans le choix des noms des personnages. Le manque d'originalité mais également, la suffisance transparaissant de ces choix : Commissaire Montaigne, Lancelot de Pessac, Maximilien Vandeputte, Cahuzac (le médecin légiste), etc, etc.  A la fin du livre, on a une indigestion de haute bourgeoisie sans saveur. 

Dans un livre, il y a le fond et la forme. Passons donc à la forme qui n'a rien à envier au fond. Surconsommation de ponctuation et paragraphes agencés bizarrement. Des chapitres de cinq pages, des guillemets qui surgissent au début de certaines phrases comme un cheveu sur la soupe, des points de suspensions à n'en plus finir - même après un point d'exclamation ! S'ajoute à la lourdeur du récit, des pages écrites en caractères beaucoup trop grand sur des pages avec des marges de 2,5 voire plus. 

Non, décidément, la sauce ne prend pas.

Finalement, on comprend pourquoi François Fuentes s'auto-édite et s'auto-critique. Oui, il s'auto-critique. De plus, on sent dans son écriture son désir de faire partie de la haute bourgeoisie qu'il aime décrire. Même Rousseau semble moins égocentrique...

Mon sentiment : en achetant ce livre, je me suis faîte "rouler dans la farine".


M.

3 commentaires:

  1. Si je vous suis bien, l'avant gout accrocheur n'a pas permis une dégustation à la hauteur de vos attentes!
    Au plaisir de vous suivre.

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    1. Exactement ! J'ai une préférence pour les repas plus digeste ;)
      Merci pour votre commentaire !

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  2. Il y a, dans le résumé, seulement, tellement de virgule, de temps d'arrêt, de double-descriptions, de phrases qui ne semblent jamais vouloir se terminer... Que je ne peux penser, à lire, bien sûr, un roman entièrement écrit de cette manière..! (Encore quelques-unes.. ,,,,,,,)

    Merci pour la critique ! :)

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